Aujourd'hui tu as six ans, tu n'auras jamais l'âge de te marier. Tu ne me donneras jamais de petits enfants, des soldats l'ont décidés. Dans aucun bal, son soulier de verre ne sera déposé. Les barbelés t'ont encerclée telle cette assemblée qui t'aurait acclamée comme une mariée le jour de tes 17 ans. Timidement, je t'aurais embrassé comme ma mère me l'a fait, je t'aurais accompagné vers ton destiné. Mais ta première danse, tu me l'aurais réservé, je t'aurais fais valser joue contre joue comme ces calins que je te faisais, assis sur mon fauteuil avec ma gitane à la bouche. Ma petite manouche n'était pas farouche, jusq'au jour où on l'a poussé à prendre cette douche. On se retrouvera dans ce paradis blanc à valser comme par le passé, joue contre joue, sans penser qu'on nous avait laissé de côté. Trouvons nous alors celle qui fera valser nos maux à travers ses mots, elle saura redonner des gestes d'amour à tous les oubliés. Elle ne saura pas dansé, mais chantera amoureusement ses mots dans le noir, assise avec sa plume à la main. Elle sera la plus indomptable de toutes nos manouches, notre Antigone. Elle ne lira pas les cartes ni les lignes de la mains mais elle saura lire entre les lignes de la vie. Elle ne se servira pas d'un pendule mais elle saura lire sur sa pendule les heures du temps qui passe. Son Thor n'avait pas tort, elle n'est pas très ordonné dans son bordel organisé. Mais elle saura les faires valser tous ces détraqués qui voudront la draguer. Sa destiné est la fidélité au siens, mais ses lendemains seront incertains le temps qu'elle trouve son chemin. N'oublie pas que sa dernière danse, elle la dansera un jour, joue contre joue avec celui qui lui tendra la main.
Ajouter un commentaire
Commentaires